Marion, promo 2013, directrice de production d’Astérix : le Secret de la Potion Magique
Marion Bayard, Directrice de Production chez Mikros Animation (Image France) travaille actuellement sur Astérix : le Secret de la Potion Magique qui sortira en salles juste avant Noël. Elle revient sur sa formation à l’IIM et sur son parcours professionnel.
Mikros Animation est une société de prestation design et 3D qui s’occupe notamment de l’animation pour de grands producteurs de films d’animation. Parmi leurs clients, on peut compter DreamWorks, Paramount, et bien sûr le Groupe M6 qui leur a confié l’animation d’Astérix : le Domaine des Dieux, ainsi qu’Astérix : le Secret de la Potion Magique.
Marion Bayard est arrivée dans cette société en 2014, peu de temps après la sortie d’Astérix : le Domaine des Dieux, et a réussi à convaincre de nombreux clients de travailler avec eux.
De la filière LEA à l’animation 3D
« J’ai commencé mes études en tant qu’étudiante en LEA (Langues Étrangères Appliquées) anglais japonais. Au bout de quelques mois, j’ai compris que ce n’était pas pour moi. Mes parents m’ont alors suggéré de considérer des études dans le digital, étant donné que j’étais très souvent sur l’ordinateur.
Au début, je voyais l’informatique comme un hobby, puis après réflexion, je me suis décidée à faire des études dans ce domaine. L’IIM fut alors mon premier choix, le campus et les formations proposées m’ont tout de suite convaincue.
Lorsque je suis entrée en classe préparatoire, c’était en premier lieu dans l’optique de faire de la communication visuelle ou de l’animation 2D.
Il faut dire qu’à l’époque, l’animation 3D n’était pas aussi reconnue qu’aujourd’hui. Puis je me suis découvert un véritable attachement pour la 3D. Cela ne me dérangeait pas de rester des heures devant mon écran à faire de l’animation, et j’avais des facilités dans ce domaine.
J’ai donc choisi de m’orienter vers l’animation 3D, malgré les réticences de mon entourage (encore une fois, à cette époque, l’animation 3D était méconnue).
Dans ma promotion (la promo 2013), j’étais l’une des seules à m’occuper avec plaisir de l’animation 3D lors de nos différents projets. Cela m’a permis d’acquérir des compétences rapidement, c’était une expérience très formatrice.
L’IIM a l’avantage de réunir des étudiants de différents axes métiers pour travailler sur un même projet. Cet aspect pluridisciplinaire est un vrai plus, dans le sens où il permet de s’ouvrir à d’autres branches de métiers et d’être ainsi polyvalent dans le monde du travail. Je suis sortie de l’IIM avec des compétences en graphisme et des notions de management et de finances.
Notre promo était également l’une des premières à pouvoir produire un court-métrage de fin d’étude, ce qui a rendu ma formation encore plus enrichissante en plus de me donner un vrai avantage dans ma recherche d’emploi.
Des stages en entreprise formateurs, aux débouchés intéressants
J’ai effectué mon premier stage en entreprise en 3e année. En fait, j’ai fait deux stages qui se sont enchaînés, un chez Cube Creative Computer en tant qu’animatrice, et l’autre à Chez Eddy, en assistante chargée de production.
J’avais en effet été engagée quasiment en même temps, et j’ai pensé que cela m’apporterait un avantage conséquent de faire deux stages dans des postes et des sociétés différents.
En 5e année, j’ai fait mon stage chez Marathon Media, (une nouvelle fois dans la production) pour voir comment fonctionnaient les formats série.
A l’issue de ma formation, Chez Eddy m’a immédiatement engagée. Depuis mon stage de 3e année, ils m’avaient souvent rappelé que je pouvais travailler chez eux après mes études. J’avais déjà acquis leur confiance, en plus d’avoir fait mes preuves pendant mon stage. Le salaire et la possibilité d’un CDI étaient attrayants et j’avais apprécié travaillé pour cette société, j’ai donc accepté.
Cette expérience m’a prouvé qu’il est primordial de bien choisir ses stages et de laisser une bonne impression sur l’entreprise, car si vous êtes efficace, on se souviendra de vous !
Un beau parcours post-IIM
Après mon diplôme, je suis donc de nouveau partie travailler Chez Eddy, un peu dans le court-métrage et clip musical, mais aussi dans la publicité. Mes dernières publicités ont été l’une des expériences les plus stressantes de ma vie !
Je suis partie au bout de deux ans, je voulais m’éloigner définitivement de ce type de format. Avec le recul, c’était extrêmement formateur et j’en suis sortie plus forte !
Je suis restée environ un mois sans emploi. Puis une amie de l’IIM qui avait travaillé chez Mikros Animation m’a mise en contact avec eux.
J’ai passé un entretien très confidentiel (ils ne pouvaient pas m’en dévoiler trop sur leur projets), et lorsque j’ai débuté en septembre 2015, je ne savais pas exactement ce que j’allais faire.
Finalement, j’ai remplacé un employé en production qui devait se faire opérer, au poste d’assistante de production. On m’a confié quelques projets en « test », pour voir si je parvenais à convaincre des clients potentiels de nous confier leur animation.
Deux de mes premiers clients avec qui j’ai pu travailler en test étaient DreamWorks pour Capitaine Superslip, dont je suis devenue la Production Manager de la partie Paris plus tard, ainsi que Paramount pour Sherlock Gnomes sur lequel je n’ai pas pu travaillé, étant sur l’autre projet. J’étais un peu impressionnée, mais ces tests se sont avérés très concluants !
Je suis arrivée à Mikros Animation alors que le travail sur Astérix : le Secret de la Potion Magique venait tout juste de commencer. Au début, j’étais Production Manager de toute la partie 3D. Puis la Directrice de Production (le poste juste au dessus de celui que j’occupais) est partie en arrêt maladie et je l’ai remplacée…
Mikros avait confiance en moi malgré ma jeune expérience, car j’avais déjà fait mes preuves avec Sherlock Gnomes et Capitaine Superslip.
Maintenant, après un an et demi de confection, Astérix : le Secret de la Potion Magique est presque prêt (la sortie est prévue pour le 5 décembre). J’ai pu travailler avec Louis Clichy (Walle-E, Là Haut), l’un des réalisateurs, qui s’occupait plutôt de la partie artistique et animation. Il était donc extrêmement présent, et surveillait notre travail avec beaucoup de bienveillance.
Alexandre Astier (Kaamelott), le second réalisateur, s’occupait majoritairement du scénario et se rendait donc moins souvent à Mikros. Il a malgré tout pu nous indiquer les intentions et émotions que les personnages devaient transmettre sur certaines séquences d’animation du film. Il était très pertinent dans ses explications.
Des conseils pour les étudiants
l’IIM fournit aux étudiants une formation pluridisciplinaire indispensable pour le monde du travail. Je sais qu’il est tentant de se concentrer uniquement sur les cours qui nous intéressent, mais il faut s’ouvrir aux autres métiers, aux autres compétences.
Si j’ai réussi à convaincre mes supérieurs, c’est parce que je m’y connais en graphisme et en animation, grâce à ma formation. Je parle le même langage qu’eux, je connais le fonctionnement de l’animation, et je leur parais donc beaucoup plus professionnelle qu’une personne en production sans aucune notion dans ce domaine. En tant qu’ancienne élève en animation 3D, je sais de quoi je parle.
Aujourd’hui, malgré ma formation, je ne fais presque plus d’animation. Parfois cela me manque un peu, mais je m’épanouis dans mon travail actuel. Et puis je n’ai plus à vivre le stress d’un ordinateur qui bug au mauvais moment, cauchemar de tous les animateurs ! »
Si vous souhaitez suivre les pas de Marion Bayard et devenir Directrice de Production, retrouvez l’axe Animation 3D sur le site de l’IIM, grande école du digital !
Informations mises à jour le 29 Août 2019