Prix des meilleurs effets visuels au Beijing Film Festival pour un intervenant de l’IIM
Christian Rajaud, intervenant de l’axe métier cinéma d’animation et effet spéciaux, a reçu avec Guo Jianquan le prix des meilleurs effets visuels au Beijing Film Festival 2015 pour le film « Le dernier loup » de Jean-Jacques Annaud.
A cette occasion, Christian Rajaud est venu en conférence à l’IIM pour parler de la réalisation des effets spéciaux sur ce film ainsi que la vie et le travail en Chine, en particulier dans le cinéma et les effets spéciaux.
Les effets spéciaux dans le film « Le dernier loup »
Après avoir travaillé avec le réalisateur Jean-Jacques Annaud et le producteur Xavier Castano sur le film « Deux frères », Christian Rajaud refait équipe avec eux sur le film « Le dernier loup », toujours en tant que superviseur des effets spéciaux.
D’un bout à l’autre de la chaîne (du tournage à la post-production), Christian Rajaud s’est occupé de la création artistique et technique des effets spéciaux.
Son travail a commencé par une lecture très attentive du scénario, chaque ligne évoquant des images dont certaines pas faisables de manière naturelle. Après cette étude du scénario, Christian a repéré les grands effets visuels à faire et a échangé avec le réalisateur, le chef-décorateur et le chef-opérateur pour aider à mettre en images les idées du scénario.
« Le dernier loup », c’est 1000 plans truqués réalisés en 1 an, dont :
- 500 simples effacements (cabane au milieu d’un champ, ligne électrique, etc.)
- des compositings standards (par exemple, tournage sur fond bleu ensuite intégré dans un décor en post-production)
- des astuces pour permettre des tournages avec des animaux ensembles (des loups ensemble et avec des gazelles, avec des chevaux ou avec des hommes)
Découvrez en détails les coulisses de la production des effets spéciaux faits en Chine :
Travailler en Chine dans le cinéma et les effets spéciaux, par Christian Rajaud :
« La Chine n’est pas un pays forcément simple pour un voyageur et pour quelqu’un qui y travaille, cela relève parfois de la « science-fiction ». C’est aussi une énergie assez juvénile, très rafraîchissante, pas très organisée mais on y arrive toujours. Finalement, la production des effets spéciaux n’est pas plus compliquée que s’ils sont réalisés en France ou au Canada ; ça se fait d’une autre manière, pas toujours facile à appréhender pour nous.
Pourquoi travailler en Chine ?
Les métiers du numérique peuvent se pratiquer partout. La Chine est un pays intéressant : un marché intérieur considérable de 1,5 milliards de clients potentiels ; c’est le pays dominant de demain. Par exemples : le public potentiel en Chine est supérieur à celui dans le reste du monde et pour la première fois, en février 2015 et avec quelques années d’avance sur les prévisions, le box-office en Chine a été supérieur à celui des États-Unis.
Aujourd’hui, la Chine cherche à exporter sa culture et son savoir-faire dans le secteur du numérique et des nouvelles technologies (cinéma, jeu vidéo, etc.). C’est un pays en pleine expansion, avec beaucoup plus de projets qu’en France.
Les difficultés rencontrées :
Le chinois est une langue difficile avec des idéogrammes exprimant des idées pas toujours précises, ce qui n’est pas très pratique pour les affaires.
Le concept de « perdre la face » réserve aussi parfois quelques surprises : il est rare que quelqu’un réponde « non » à une demande parce que c’est impoli de ne pas satisfaire la demande… même lorsque celle-ci n’est pas réalisable.
On se retrouve aussi parfois avec des équipes composées de gens dont ce n’est pas du tout le métier et qui ne savent pas faire le travail demandé mais qui servent juste d’intermédiaire. »
Témoignage complet de Christian Rajaud sur le travail en Chine dans le cinéma et les VFX :