Conférence sur les jeux vidéos par Michael Stora : alors … ils soignent ?
Le 4 juin 2015, le psychologue Michael Stora a tenu une conférence à l’IIM sur l’utilisation du jeu vidéo comme traitement médical.
Le jeu vidéo a souvent été accusé de nombreux maux : addiction, obésité, violence chez les jeunes. Mais aujourd’hui on parle de plus en plus du jeu vidéo utilisé par les soignants pour guérir certaines pathologies ou améliorer le confort des malades.
Du serious gaming (jeu vidéo existant utlisé en thérapie) au serious game (jeu vidéo créé pour un problème de santé), comment le jeu video pourtant si souvent décrié est-il devenu un outil thérapeutique ?
Carole Faure, responsable de l’axe Jeux Vidéo de l’IIM, revient sur la conférence
Michael Stora est venu faire part de son expérience avec un public d’étudiants de l’IIM mais aussi des gens de l’extérieur dont du personnel soignant en institutions médicalisées. Nous avons reçu aussi le témoignage touchant d’une famille pour laquelle le jeu vidéo a pu aider au diagnostic de la pathologie de leur enfant.
Michael nous a rappelé que les jeunes qui ont connu les premiers jeux vidéo il y a plus de 20 ans sont aujourd’hui des parents, de ce fait le rapport au produit a complètement évolué.
Même si cela n’est toujours pas « très sérieux », il y a aujourd’hui moins de peurs et surtout on y trouve un moyen de développer des qualités et des compétences et on parle même aujourd’hui de « Ludicament ». Michael a cité des grands jeux du commerce qu’il a utilisé pour aider à soigner des troubles du comportement ou pour vaincre l’échec scolaire d’un jeune. Le jeu où le jeune devient acteur, où l’on s’identifie est même utilisé pour une certaine forme d’autisme. Des serious games sont conçus pour la rééducation des gens ayant subi un AVC ou pour retarder les effets de la maladie d’Alzheimer.
Des études ont été menées et ont démontré qu’un enfant ayant une tablette de jeu vidéo entre les mains lors d’un épisode de douleur forte utilise deux fois moins la pompe à morphine qu’un autre. Une jeune femme de l’assistance a témoigné également car elle utilise la réalité virtuelle pour soulager la douleur en milieu hospitalier. Le jeu qui soigne ou qui fait du bien, c’est une réalité. L’avenir est devant nous, la vie est un terrain de jeu également, on fait même son jogging de façon ludique aujourd’hui avec les objets connectés… L’éducation thérapeutique passe aussi souvent par le jeu (gérer son diabète par exemple). Le mot de la fin : l’avenir est devant nous, le jeu peu nous aider à nous soigner mais aussi à apprendre, à nous sociabiliser…
Il nous apprend à combattre, à surmonter des difficultés mais en étant toujours récompensé.
Michael Stora
Formation de cinéaste, il est ensuite devenu psychologue et psychanalyste. Il mène de front de nombreuses activités en qualité de psychanalyste, enseignant ou expert. Il cofonde l’OMNSH (Observatoire des Mondes Numériques en Sciences Humaines) pour rassembler les chercheurs et publier leurs contributions universitaires.
Dans le cadre d’une institution en pédo-psychiatrie, il créé un atelier jeu vidéo auprès d’enfants et d’adolescents souffrant de troubles du comportement.
Depuis 2006, il forme des addictologues, psychologues, psychiatres à la prise en charge des cyberdépendants. Il exerce comme psychanalyste et reçoit de plus en plus d’adolescents et adultes qui sont « accrocs » aux jeux vidéo et au chat.
En 2008, il rejoint la Commission AB interministérielle des marchés pour le Ministère de l’éducation nationale et de l’industrie pour les questions des jeux vidéo à l’école. Il dirige, depuis fin 2008, la cellule psychologique pour Skyrock.com, pour la mise en place d’un travail de réseau pour la prévention des blogs à risque.
Depuis 2010, il est Chargé d’enseignement au DU de psychosomatique à la Faculté de médecine de Paris 6 la Pitié-Salpêtrière. En 2012, il rejoint la société Manzalab spécialisée dans le serious game en tant que directeur scientifique.
Il est entre autre l’auteur de : « Les écrans, ça rend accro? » Hachette Littérature. Collection « Ça reste à prouver? ». 2007