Alexandre, promo 2015, fondateur du studio de création Treize Mars
Après s’être lancé en freelance, Alexandre a monté son propre studio de création 360 en association avec son cousin.
Fort d’une première expérience avec un de ses camarades de l’axe web de l’IIM en 2011, Alexandre s’est ensuite lancé en freelance en tant que graphiste. Après un CDI et un réseau bien étoffé, il a ensuite monté son entreprise, Treize Mars. Désormais chef d’une équipe de créatifs, il revient sur son parcours.
Les débuts en freelance
J’ai commencé à travailler en tant que freelance à partir de 2011, c’était lors de ma deuxième année à l’IIM. J’étais dans l’axe communication visuelle et avec un élève, qui était dans l’axe web, on s’est associé pour une première prestation. C’était notre premier contrat. A deux, on a développé un site internet pour un garage Citroën. Je trouvais ça super d’allier les études et un petit travail à côté, surtout si c’était quelque chose qui me passionnait et que je maîtrisais. Nous avions pris un petit tarif, mais nous étions super contents de le réaliser. C’est ce premier projet qui m’a ouvert des opportunités. J’ai continué en tant qu’autoentrepreneur, j’ai réalisé des travaux de graphisme pour différentes petites sociétés, comme des garages ou des auto-écoles. Petit à petit, j’ai pu financer une partie de mes études. J’ai poursuivi jusqu’au diplôme et même pendant les stages.
A ce moment-là, je me suis dit que je pouvais vraiment faire quelque chose de ma passion. L’envie de devenir freelance et de créer ma société est venue à l’IIM. Nous avions des intervenants qui étaient souvent indépendants ou entrepreneurs. Quand ils parlaient de leur parcours, cela donnait envie de se lancer. À la fin des cours, on se disait avec des amis que c’était vraiment génial. Ils avaient lancé leur business avec leurs propres moyens et avaient réussi à en faire quelque chose de bien. Ils nous motivaient souvent à nous lancer dans l’entreprenariat.
Mon père est entrepreneur, je pense que ça m’a également aidé à me motiver. Il a créé sa société de livraison en partant de rien et aujourd’hui elle fonctionne bien. J’ai pu apprendre à ses côtés. Il m’a donné envie d’entreprendre, mais le vrai déclic s’est fait à l’IIM.
Travailler en entreprise et monter sa société
La différence entre travailler en entreprise et à son propre compte est énorme. Dans une entreprise, tu es dans un cadre bien défini. Certaines personnes aiment être cadre, avoir un patron ou un chef de projet qui s’occupe de discuter avec les clients. Au contraire, j’aime avoir un contact direct avec le client, pouvoir discuter avec eux de leurs projets et les orienter en fonction de leur besoin. C’est un élément que tu ne peux pas gérer seul en entreprise. En effet, il y a toute une équipe derrière et un processus à suivre. Chaque projet est minutieusement organisé.
Quand tu as ta propre société, tu dois tout gérer tout seul, c’est ce qui change tout. Personnellement, c’est le contact avec le client que j’apprécie énormément et qui fait la grande différence dans mon cas.
La direction artistique, c’est un terme assez large. Dans les agences de communication, ils utilisent ce terme pour parler d’un exécutant graphique. À mon avis, c’est un métier à part. Directeur artistique, c’est aussi diriger une équipe de créatifs, allant du web designer au print designer, en passant par le motion designer. C’est un peu le chef de projet de la création. Il est en charge d’établir le cahier des tendances, la charte graphique de base et surtout de mettre le projet à exécution avec des gens spécialisés dans leur domaine. Au final, un directeur artistique n’est pas expert dans un domaine mais touche-à-tout. Il fait ensuite appel à des experts qui répondent à ses demandes.
Un réseau créé par les stages
À l’IIM, j’ai pu réaliser des stages dans des agences. Ces opportunités m’ont beaucoup apporté, en terme d’expérience professionnelle, mais aussi de contacts avec des clients. J’ai pu travailler pour le Club Med, pour Toyota, etc… J’ai aussi la chance d’effectuer mon stage de fin d’études dans une petite start-up digital. Au bout de trois semaines, le patron m’a fait signer un CDI car il ne voulait pas que je parte. Je lui avais déjà parlé de mes envies de travailler en solo. Grâce à ce contrat, j’ai pu réellement lancer ma carrière professionnelle et avoir une bonne expérience en tant que directeur artistique. Mon rôle était de recruter une équipe composée de plusieurs créatifs. Il y avait un vidéaste, un motion designer, et deux web designers. Ce premier travail m’a appris à mener une équipe.
Plus tard, quand j’ai quitté l’agence, j’ai continué sous le régime d’autoentrepreneur, puis j’ai lancé ma société, car j’avais atteint le plafond. Plutôt que de rester tout seul, je voulais m’entourer d’une équipe. J’ai commencé à travailler avec mon cousin, qui était aussi à l’IIM. Il travaillait à l’époque dans une boîte et j’ai réussi à le débaucher pour qu’il me rejoigne dans l’aventure. Ensemble nous avons mis en place Treize mars, un studio de création multidisciplinaire. Aujourd’hui, nous avons de plus en plus de clients qui viennent vers nous. De base, j’avais déjà un bon répertoire grâce à ma micro entreprise.
Au fur et à mesure, on remarque que les clients contactent les autres clients. Beaucoup de commanditaires pour lesquels j’avais travaillé me rappellent pour me proposer à d’autres personnes ou pour de nouvelles missions.
Des bonnes rencontres pour bien entreprendre
L’entreprenariat, c’est se construire un réseau, sans trop se presser et rencontrer les bonnes personnes. J’ai eu la chance d’être avec mon cousin, qui a fait la même formation que moi à l’IIM. Il est graphiste et motion designer, j’ai donc tout fait pour qu’il soit dans mon équipe. J’ai aussi rencontré des gens dans les agences où j’ai travaillé, qui se sont ensuite lancés dans l’aventure d’indépendant. C’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Julien, qui est désormais chef de projet digital. Nous avons travaillé sur divers projets en agence, et il a ensuite créé sa start-up. Pour recruter des développeurs, je passe par des plateformes comme Hopwork, qui est devenu Malt maintenant. Je peux rencontrer de nouvelles têtes et les rappeler par la suite quand ils font du bon boulot.
Treize mars, un studio de création multidisciplinaire
Quand tu crées une entreprise, tu es obligé d’être polyvalent. Tu peux faire de la comptabilité comme du graphisme. Par exemple, quand j’ai commencé, je faisais aussi du web design et je travaillais sur certains projets. Mais je tends à devenir 100% directeur artistique, c’est-à-dire que j’aurai une personne spécialisée dans un domaine de création. Au sein du studio Treize Mars, nous avons beaucoup de projets web/digital, parce que c’est une tendance très forte aujourd’hui. On ne peut pas passer à côté. Mais à la base, c’est un studio de création 360, l’objectif, c’est de répondre à toute sorte de demandes sur n’importe quel support de communication.
Je suis passionné par la création. En ce moment, nous travaillons beaucoup pour des start-ups, c’est bien, car j’aime les prendre les projets de zéro et tout créer. D’abord, on définit l’identité graphique, qui comprend le logo, la charte graphique, les couleurs, la typographie, etc. Et ensuite, nous déclinons sur différents supports. Forcément, cela va passer par le site internet, mais aussi par des supports prints, des flyers, par les réseaux sociaux, de plus en plus par des vidéos de présentations également.
Ce qui me plaît c’est d’accompagner le client de A à Z et ne pas le faire passer par une autre agence pour une prestation. C’est ce que m’a apporté l’IIM, car nous avons travaillé sur tous les supports.
A l’IIM, la création artistique avec le digital
Après le bac, j’ai fait une prépa d’art appliqué, car je voulais passer les concours des Beaux-arts ou des Arts décoratifs. Pendant la formation, il y avait un pôle réservé au digital et au multimédia. C’était en 2011, pour moi la création de site internet, c’était réservé aux webmasters. À ce moment là, j’ai découvert d’autres métiers liés au web, du web designer au développeur. Il y avait tout un monde destiné au digital, et en tant qu’artiste ce n’était pas obligé de faire de la création uniquement sur papier, mais c’était aussi possible avec un ordinateur.
J’ai quand même passé les concours pour les écoles d’arts, mais je me suis aussi renseigné sur les écoles qui faisaient de la création multimédia. C’est ainsi que je suis tombé sur l’IIM. Je suis allé à une journée portes ouvertes et j’ai vraiment apprécié l’ambiance et les personnes qui m’avaient accueilli. Le responsable de l’axe communication visuelle de l’IIM m’avait également très bien conseillé sur l’école. C’est ainsi que je m’y suis inscrit.
Des présentations orales qui mettent en confiance
Je ne m’en suis par forcément rendu compte quand j’y étais, mais le gros avantage de l’IIM, ce sont les présentations orales chaque fin de semaine. Je me rappelle quand je suis arrivé, j’étais pétrifié de passer devant tout le monde pour présenter mes projets. En plus, j’étais timide de base, c’était vraiment compliqué. Au fil des années, tu te rends compte qu’en faisant ce genre d’exercice toutes les semaines, tu deviens super à l’aise à l’oral. À force, tu finis par aimer parler et présenter tes projets, à vendre ce que tu fais. Cela m’a vraiment aidé par la suite, pour échanger avec des clients et réaliser des bonnes présentations.
Aujourd’hui, je fais même des formations auprès de groupes dans les entreprises, pour divers sujets liés au web et je suis à l’aise grâce à l’IIM.
Des conseils ?
Un premier conseil que je donnerais, c’est d’être avant tout patient. Quand tu te lances et que tu as un projet, par exemple faire de la prestation de services comme je fais, tu as envie d’avoir tout de suite plein de clients. Il ne faut pas tout de suite penser à l’argent, ce n’est pas une bonne chose. Bien au contraire, immédiatement, il faut se dire que cela va prendre du temps. L’important, c’est d’abord de trouver un petit client ou de travailler pour des entreprises qui n’ont pas spécialement un budget énorme, mais qui vont t’apporter un plus de professionnalisme.
Ensuite, un second conseil, ce serait d’élargir son réseau au maximum. Rencontrer des personnes, sans forcément penser aux opportunités derrière. C’est important de rencontrer des gens d’autres branches. Par exemple, je suis graphiste et rencontrer des développeurs, discuter avec eux, a vraiment été important pour moi. Il faut participer à des évènements ou des conférences aussi. À l’IIM, ne pas hésiter à aller voir les élèves qui sont dans d’autres axes et découvrir ce qu’ils font. S’associer avec eux pour créer ensemble peut être vraiment intéressant.
Et puis enfin, ne pas penser tout de suite à l’argent que cela va rapporter. Même si tu as tout de suite envie de gagner ta vie grâce à ta passion. Ce n’est peut-être pas le meilleur conseil que je peux donner, mais parfois travailler gratuitement peut s’avérer gratifiant. Cela peut apporter plein d’opportunités derrière. Au tout début, il faut aussi se mettre dans la tête qu’en tant qu’étudiant, on est encore en période de formation, il ne faut pas brûler les étapes.
En conclusion, cela nécessite de la patience, du réseau, du travail, et surtout de ne pas compter ses heures. C’est primordial.
Retrouvez les créations de Treize Mars sur le site internet du studio, ainsi que les créations d’Alexandre en tant que freelance sur son site.
Informations mises à jour le 21 Nov 2018