Bannières publicitaires, Adblock vous souhaite un joyeux anniversaire !
Adblock, c’est l’extension navigateur créée par Michael Gundlach au début des années 2000 qui permet de bloquer presque toutes les publicités en ligne. Si elle fait les beaux jours des internautes, les médias en ligne la haïssent au point d’engager des procès à son encontre. A l’occasion des 20 ans de la première bannière web, revenons sur celle dont le web n’ose pas prononcer le nom.
Bloqueur de publicité, en quoi ça consiste ?
Depuis la première bannière web le 27 octobre 1994, la publicité web a fait du chemin : si les bannières intriguaient, désormais elles irritent. A tel point que des « bloqueurs de publicités » ont commencés à fleurir de part et d’autre.
27 octobre 1994, la première bannière web !
Les bloqueurs de publicités sont plutôt simple à créer car ils exploitent les failles technologiques des sites web. Adblock et Adblock Plus qui sont les bloqueurs les plus connus du milieu, s’installent sur différents navigateurs comme Firefox, qui leur doit une partie de sa renommée (c’est l’extension Firefox la plus téléchargée : presque 200 millions de fois) mais aussi Chrome et Safari. « Open-source », ils prônaient à leur création un internet libre et gratuit, cependant les mentalités ont bien changé puisqu’ils dépendent maintenant de deux sociétés à but lucratif financées par les dons des internautes et l’achat de « publicités acceptables » des médias et annonceurs.
Adblock ne bloque cependant pas toutes les publicités. Elle peut difficilement détecter le native advertising (qui s’inclut dans la ligne éditorial du site), ne bloque pas les newsletters ni, pour le moment, les publicités sur mobiles et tablettes.
Des Adblockers toujours plus nombreux
La publicité déjà bien présente sur les autres supports s’est trouvé un nouveau terrain de jeu quand internet est apparu. Elle s’est mise à se cacher partout où on lui laissait un peu de place : bannières, pop-up, pré-roll, retargeting … N’essayez pas de lui échapper elle saura vous trouver, vous empêchant ainsi d’enchaîner plusieurs morceaux sur Youtube. La publicité web, en plus d’être extrêmement intrusive, s’appuie sur du Javascript ce qui alourdit considérablement les pages et leur chargement. Elle n’a donc à priori rien pour elle.
Capture du site lepoint.fr sans l’extension Adblock
Capture du site lepoint.fr avec l’extension Adblock
C’est pourquoi beaucoup d’internautes ont vu en Adblock la solution à tous leurs problèmes, estimant que leur navigation internet n’en serait que plus fluide. Actuellement les internautes français ne voient pas 20% des impressions publicitaires sur le web, et plus de 144 millions d’internautes utilisent un bloqueur de publicité.
Augmentation croissante des Adblockers.
Il n’existe plus seulement des extensions pour navigateurs web : les logiciels antivirus comme Avast disposent de bloqueurs intégrés, Free ajoute des bloqueurs de publicités désactivables dans sa box …
Editeurs VS. Bloqueurs
Oui, pour les internautes lambdas, Adblock est une solution de facilitée, permettant de ne pas être matraqués à chaque page. Mais, c’est la publicité qui fait vivre le web et en particulier les sites gratuits. En utilisant Adblock, on prive donc ces sites de leurs principales sources de revenus.
D’après Olivier Abecassis Directeur général d’e-TF1 « 25% des internautes regardent les vidéos de TF1 avec un bloqueur de publicité », et lorsque les chaînes achètent des droits pour diffuser des matchs ou des émissions, elles doivent être sûres de pouvoir les monétiser. Problème : si les internautes bloquent les publicités ils perdent beaucoup trop d’argent pour pouvoir continuer.
Certains ont trouvé la solution. Lorsque vous vous connectez sur MyTf1 pour regarder les qualifications de la France en live ou la millième rediffusion de Camping Paradis vous vous retrouvez alors face à une annonce qui vous demande gentiment de couper votre bloqueur pour continuer …
La contre-attaque des replayers
Quelques sociétés spécialisées dans le contournement des bloqueurs de publicités combattent Adblock au côté des annonceurs. On note Secret Media notamment qui a développé une solution de cryptage pour les déjouer : à chaque rafraichissement de la page, un code différent est créé, les Adblockers ne peuvent donc pas assimiler le contenu à une publicité.
Secret media & Page Fair : deux sociétés anti-block
Autre solution proposée par Adblock Plus lui-même : « les publicités acceptables ». Elles valident les formats discrets et les liens sponsorisés : étonnant quand on sait que Google soutient Adblock … Il faut donc que les annonceurs contactent Adblock et demande à être ajoutés à la « White List » d’Adblock Plus. Si le groupe du Monde se refuse à coopérer à ce « racket organisé » (les prix variant selon le client), d’autres éditeurs plongent y voyant l’opportunité de récupérer une partie de leurs investissements : Orange, Price Minister…
Reste à voir si la tendance des bloqueurs va se généraliser ou si les éditeurs vont réussir à faire face : avec les solutions proposées, vous risquez de voir filtrées plus de publicités que vous ne le voulez. Un mal pour un bien ? Chaque clan a ses arguments, la guerre continue.
Informations mises à jour le 28 Nov 2016
