Capturer le mouvement et le reproduire : atelier dessin sur l’anatomie humaine au Louvre
Paris, capitale de l’art : la ville idéale pour les créatifs en quête d’inspiration. Dans le cadre d’un module sur l’anatomie et le mouvement, les étudiants de deuxième année de l’Axe Création & Design se rendent au Louvre pour étudier de plus près les postures des plus grandes sculptures.
Cette visite au Louvre avait lieu le vendredi 8 mars et concluait le module sur l’anatomie humaine et le mouvement. L’entrée du musée étant gratuite et illimitée pour les étudiants, ils ont eu la possibilité d’organiser leur temps à leur guise et de passer la journée sur place s’ils le souhaitaient, pour peaufiner au mieux leurs créations.
Le musée du Louvre ouvre ses portes aux étudiants de l’axe Création & Design
Les étudiants en année 2 ont rendez-vous à 8h30 devant l’entrée du Louvre pour une journée au cœur de l’art. Divisés en deux groupes, leur mission consiste à trouver au moins trois sculptures dans l’espace Richelieu (Sculptures françaises) et l’Espace Denon (Art gréco-romain) pour les reproduire.
« Nous avons sélectionné ces deux sections du musée car ce sont celles qui contiennent les sculptures les plus fidèles à l’anatomie humaine. Les œuvres de l’antiquité égyptienne par exemple n’auraient pas convenu à l’exercice, encore moins celles du moyen-âge » explique Fadela Moizard, responsable de l’Axe Création & Design. « La représentation de l’anatomie humaine a en revanche connu un vrai boom lors de l’époque gréco-romaine, avec des sculptures comme la Vénus de Milo. »
Les étudiants doivent reproduire les œuvres choisies en appliquant les aspects vus dans le module : anatomie, squelette, muscles. Il leur est aussi demandé de noter le nom des os principaux. Les dessins sont réalisés au crayon à papier et rendus au plus tard le lundi 18 mars. Ils doivent représenter les sculptures telles quelles, sans altération de la posture. Enfin, interdiction d’opter pour un buste ou un bas-relief statique, le sujet du module étant porté sur le mouvement !
Trois jours pour apprendre à dessiner l’anatomie humaine
« En Création & Design, on distingue les œuvres artistiques des œuvres esthétiques », rappelle Fadela Moizard. « Dans une œuvre esthétique, on dessine ce que l’on voit, de manière fidèle et réaliste. Une œuvre artistique prend plus de liberté, et correspond à la vision subjective, parfois abstraite de l’artiste. Il est fondamental de maîtriser l’aspect technique des œuvres esthétiques avant de s’en détacher pour aller vers l’artistique. »
Le module sur l’anatomie humaine enseigne donc aux étudiants de deuxième année des techniques de dessin indispensables. Le premier jour, ils commencent par s’intéresser aux œuvres de Léonard de Vinci, véritable visionnaire qui a énormément apporté à l’art : protégé par le roi François 1er, il était un des rares artistes à être autorisé à pratiquer l’étude de l’intérieur du corps (autopsie ou dissection) pour représenter l’anatomie humaine de manière réaliste.
Les étudiants s’intéressent ensuite au corps, à l’ossature et au squelette, aussi bien féminin que masculin. Ils apprennent aussi le nom des os principaux et étudient les écorchés (fibres musculaires). A la fin de la journée, ils doivent rendre le dessin d’une silouhette masculine et féminine auxquelles ils ajoutent le squelette et le nom des os pour l’un, et la musculature pour l’autre.
Le deuxième jour, les étudiants prennent la pose ! A tour de rôle, ils conservent une posture de combat pendant 5 minutes pour que leurs camarades la reproduisent. Pour ce faire, trois étapes : les lignes de construction, l’étoffement du personnage avec des volumes (cylindres, cubes, articulations), et les détails (visage, doigts). L’habillage, les ombres, les lumières et l’arrière-plan viennent en tout dernier.
A partir des méthodes enseignées lors du module, les étudiants doivent rendre un storyboard de six vignettes en même temps que la reproduction de leur sculpture. Réalisé au crayon à papier, en noir et blanc, l’idée est de raconter une histoire entre deux personnages avec trois positions imposées : combat, chute et position allongée.
Interdiction de représenter des animaux, même anthropomorphiques ! Interdiction également pour les personnages de se battre avec des objets (armes, baguettes magiques…). Les étudiants peuvent ajouter des effets graphiques pour accentuer le mouvement, comme des lignes dynamiques ou autres symboles que l’on retrouve beaucoup en bande-dessinée. Ils ont le droit de s’inspirer de n’importe quel univers déjà existant pour les personnages ou l’histoire, mais attention au copiage…
A l’issue du module, les étudiants ont tous les outils techniques pour réaliser des personnages humains à l’anatomie irréprochable…et une fois l’esthétique maîtrisé, la prochaine étape, c’est l’artistique !
Intéressé(e) par la Création & Design ? Retrouvez les axes métiers sur le site de l’IIM, Grande Ecole du Digital.
Informations mises à jour le 29 Août 2019