Jean et Pierre-Luc, promo 2012, fondateurs de Zero Games Studios
Pierre-Luc Vettier et Jean Tramier se sont spécialisés dans l’axe Jeux Vidéo à l’IIM. Après l’obtention de leur diplôme en 2012 ils décident de créer ensemble leur propre studio, Zero Games Studios, et lancent aujourd’hui Extreme Gear : Demolition Arena, un jeu sur mobile.
Extreme Gear : Demolition Arena est un jeu pour smartphones (iOS et Android) créé par nos deux diplômés. Retour sur leur parcours depuis leur sortie des bancs de l’IIM.
Une spécialisation dans les jeux vidéo et la création du studio
Nous sommes tous les deux issus de la promo 2012, axe Jeux-vidéo. Pour Jean ce parcours au sein de l’IIM était évident, mais j’étais de mon côté au départ bien plus attiré par la 3D. Au final, grand bien m’a pris de changer d’idée au dernier moment (et heureusement car mon niveau de 3D était assez cataclysmique avec le recul …)
Jean a eu des expériences de stage dans l’univers du jeu-vidéo. Tout d’abord chez F4 en tant que testeur assurance qualité, puis comme Producer chez Focus Home Interactive où il avoue de lui même avoir beaucoup appris de cette expérience malgré le rythme très soutenu au sein de ce super éditeur.
De mon côté, après une première excellente expérience de stage au pôle Game Design d’Eugen Systems, j’ai choisi pour mon dernier stage de monter ma propre entreprise dans le domaine de la 3D avec un autre IIMien de l’axe 3D. L’expérience ne fut finalement pas très longue et plutôt chaotique. Après avoir commis énormément d’erreurs sur cette première expérience, je revendais au final mes parts à mon associé au bout de 9 mois
La mini-crise que traversait le jeu-vidéo en 2012/2013 et le manque d’emplois dans le secteur à ce moment là nous a rapprochés Jean et moi. Nous nous sommes retrouvés tous les deux à discuter d’un projet de création de notre propre studio que nous avions déjà évoqués lors de notre première année de Bachelor à l’IIM.
Avec Jean, nous n’avons pas toujours été les meilleurs amis du monde lors de notre cursus à l’école, mais nous avions pas mal d’idées similaires sur la vision que nous pouvions avoir d’un studio de jeu. Et d’ailleurs, je n’aurais sans doute pas créé de studio de jeu sans lui, et lui sans moi.
Dès lors, le concept Zero Games Studios était sur les rails …
Zero Games Studios et Extreme Gear : Demolition Arena
Après de longs mois de travail à mettre en pratique beaucoup de choses par ailleurs apprises à l’IIM (Business Plan, prototypage, …) ZGS a officiellement vu le jour en juillet 2013.
Nous étions alors au départ sur la conception d’un prototype de jeu pour PC, lequel au fil du temps s’est transformé en jeu mobile. Finalement, après plusieurs changements de noms de code, Extreme Gear : Demolition Arena est devenu notre principal projet.
Le jeu nous aura pris plus de deux ans de développement si on compte la phase de prototype. Pour une équipe allant de 5 personnes (actuellement) jusqu’à 8 à notre « apogée ». C’est long, mais difficile de faire mieux avec une si petite équipe et notre budget de développement étriqué. Et comme on prévoit de rajouter beaucoup de contenu dans les prochains mois, le développement n’est en réalité pas terminé !
On espère sinon se rapprocher des quelques rares concurrents présents sur les stores en nombre de téléchargements. Certains dépassent les 7 millions. Ça peut paraitre beaucoup, mais ça ne l’est pas tant que ça et la demande est plutôt conséquente car les fans de ce type de jeu sont plus nombreux qu’on ne le croit et n’ont pas grand chose à se mettre sous la dent !
Pour le business model, le Free To Play s’est imposé de lui-même. Les quelques jeux de démolition présent sur les stores ayant tentés l’approche du premium n’ont pas réussis à percer pour beaucoup de raisons différentes, alors que l’approche Free-To-Play est vraiment adapté à ce type de jeu au final : nul besoin d’être un pro des jeux de course pour rentrer dans le décors ou ses adversaires ! Tout le monde peut y jouer et prendre du plaisir instantanément.
Mis à part le développement de nos propres jeux, l’entreprise réalise aussi des jeux en prestation pour divers éditeurs, mais aussi parfois des applications mobiles plus généralistes et des serious games pour des clients variés.
Bien sûr, nous misons beaucoup sur Extreme Gear et on espère rencontrer un certain succès (et ça semble pas trop mal parti à en croire les retours des joueurs et de la presse spécialisée).
Parmi les futurs projets, nous sommes en discussion pour réaliser un jeu de course avec une licence très intéressante. Une suite à Extreme Gear sera aussi peut-être mise sur les rails une fois que nous en aurons fini avec les différentes updates du jeu et un jeu de stratégie tour par tour est aussi à l’étude en interne.
Pour nos rôles, ils ne sont pas aussi bien définis qu’on pourrait le penser. Au final dans un petit studio, tout le monde touche à tout ! Globalement, Jean s’occupe de la gestion du studio au quotidien, tandis que je m’occupe de l’aspect création et design. Mais il n’est pas rare l’un comme l’autre de venir prêter main forte à quelqu’un qui est débordé, quelque soit le champ de compétence (excepté la programmation).
Nous avons énormément de conseils à donner aux futurs diplômés. La première chose est que même le cours qui semble le plus rébarbatif et le moins intéressant vous resservira toujours !! Croyez nous, nous avons été bien content de ressortir nos cours sur les planches de tendances en A2 quand nous en avions besoin pour un projet particulier ! (Et on ne pensait pas que ça nous resservirait un jour !)
L’autre conseil un peu plus simple sans doute est juste de profiter de ce moment à l’école ! C’est le moment d’essayer des choses un peu folles dans vos projets et d’expérimenter. Personne ne vous en voudra si vous tentez des choses qui sortent de l’ordinaire, même si ça ne marche pas bien au final. Et surtout vous vous amuserez bien plus, ce qui est la clé pour progresser plus vite dans vos compétences !
Et pour finir, n’oubliez pas l’anglais. C’est vital au quotidien dans un monde tel que celui du jeu, et encore plus quand vous avez votre propre studio car les partenaires avec lesquels vous travaillez sont dès lors rarement français.