La transformation digitale est-elle morte ?
Le Pôle Léonard de Vinci et le BDA – Bureau des Anciens de Vinci- inaugurent un nouveau cycle de conférence intitulé « Person of Interest ». Chaque mois, une conférence d’une heure est animée par un enseignant-chercheur, un diplômé ou un invité partenaire sur une thématique propre.
C’est Matthieu Deboeuf-Rouchon, responsable de l’axe web & e-business de l’IIM qui était la « Person of interest » de février 2016, avec une conférence intitulée « La Transformation Digitale est-elle morte ? ».
3 constats sur la transformation digitale
Matthieu Deboeuf-Rouchon remarque que la transformation digitale est tout d’abord un exhausteur de conflits de génération. Non pas tant au niveau de l’âge mais au niveau des comportements des salariés d’une entreprise : celui qui est plus apte à la transformation digitale est celui qui sera acculturé à une conduite du changement perpétuel.
La transformation digitale suppose ensuite une optimisation permanente des campagnes marketing mises en œuvre au sein d’une entreprise.
Enfin, la transformation digitale oppose l’intelligence individuelle à la connaissance communautaire. En effet, dans un monde où le savoir et la connaissance sont devenus des commodités c’est la curiosité individuelle qui prime par exemple sur les profils des candidates qu’une entreprise souhaite recruter – du moins en ce qui concerne les petites et moyennes entreprises. Le digital est véritablement la libération des énergies individuelles.
5 changements apportés par la transformation digitale
La transformation digitale résulte en l’exigence exacerbée du client. Ce dernier veut tout tout de suite. Il est BIOPAU ©Talenco (Bavard, Impatient, Omnicanal, Partageur, Autonome et Unique). Cela implique donc réactivité et agilité de la part des entreprises afin de s’adapter à ce nouveau type de client. La transformation digitale suppose également que le collaborateur est au cœur du management d’une entreprise. Cette dernière doit ainsi réorienter ses offres et enfin réorienter ses investissements médias.
7 tendances, transmutation de la transformation
La transformation digitale passe donc par l’interopérabilité des objets ou comment les faire communiquer entre eux (objets connectés). La deuxième tendance est l’étude de data, avec l’hypersegmentation comportementale et la vision ROIste. La data permet ainsi d’adapter le message au bon interlocuteur.
Les tendances du digital permettent aux entreprises de reprendre le pouvoir sur le message social (earned, paid, owned) et sur la perception de la marque sur les réseaux sociaux.
La transformation digitale a pour conséquence une atomisation de la structure de l’entreprise, avec la startupisation de la R&D, la formation de collectifs de travailleurs indépendants, et l’optimisation des structures.
La transformation digitale suppose une individualisation de l’agent économique, avec la démocratisation des outils de l’économie collaborative, la rentabilisation de la possession (Air BnB) et la capacité de l’individu à se diffuser par ses propres moyens.
Enfin, la transformation digitale pourra à terme développer le transhumanisme : quelle vision du digital dans la santé de demain ? Le digital permettra d’être beaucoup plus en phase avec la préservation de la santé. et du bien-être de l’individu.
La transformation digitale est-elle morte ? Matthieu Deboeuf-Rouchon conclue sa conférence par le constat que cette dernière est continue, qu’elle se transmute de manière automatique. C’est une transformation perpétuelle des changements tels qu’ils sont perçus, c’est un mouvement sociétal continu, universel, culturel, qui offre des opportunités, mais qui nécessite un travail sur l’ADN d’une marque afin de s’adapter à ces changements (structure, management, ressources humaines…).
« Les espèces qui survivent ne sont ni les plus fortes ni les plus intelligentes mais celles qui s’adaptent le mieux au changement », Darwin.