L’Intelligence Artificielle, un enjeu pour l’emploi
Jean-Claude Heudin, co-directeur de l’IIM, est intervenu au Sénat lors d’une audition publique portant sur l’intelligence artificielle. Enseignant et chercheur en IA, il a présenté les enjeux de l’IA pour l’emploi.
Le deep learning, le machine learning, le big data, sont autant de technologies liées à l’IA qui connaissent un succès grandissant. Elles impactent directement et de manière très significative la vie quotidienne et prennent de plus en plus d’importance dans les domaines de l’éducation, de la communication, des transports, de l’environnement, de la sécurité, de la santé, de la dépendance, ou, encore, du handicap.
Au cours d’une table ronde dirigée par la Sénatrice Dominique Gillot sur les questions politiques, sociétales et économiques liées à l’irruption des technologies de l’IA, Jean-Claude Heudin a exposé les atouts de l’IA pour l’emploi.
L’idée généralement répandue sur l’IA est que l’automatisation du travail va peu à peu remplacer les hommes par les machines et ainsi l’emploi se trouvera impacté (négativement) par l’IA. Mais les progrès de l’IA peuvent aussi et surtout servir le progrès dans la vie de tous les jours que ce soit pour la sécurité, permettant une marge d’erreur plus faible dans la construction automobile par exemple; dans la santé, permettant le suivi médical de certaines pathologies.
Il existe 6 niveaux de l’IA :
- sous-humaine, utilisée pour des tâches spécifiques
- équivalente à un humain, utilisée pour des tâches spécifiques
- supérieure à la plupart des intelligences humaines, utilisée pour des tâches spécifiques
- supérieure à toute intelligence humaine, utilisée pour des tâches spécifiques
- supérieure à l’intelligence humaine pour une majorité de tâches
- intelligence artificielle ultime, qui est une singularité
Si les 3 premières sont réalisées ou développées, les 2 suivantes ne sont pas encore atteintes. Quant à la dernière, elle relève, selon Jean-Claude Heudin, de l’utopie, ou de la dystopie.
L’IA, un danger pour l’emploi ?
Si les études se contredisent parfois, on remarque néanmoins que les pays les plus robotisés ont les taux de chômage les plus bas. Au contraire, il n’y a pas de lien de causalité directe que l’on peut établir entre la robotisation, la mécanisation ou encore l’introduction de l’Intelligence artificielle et les emplois humains.
La réflexion emplois perdus/ emplois créés est trop manichéenne et il semblerait plutôt que l’IA vienne modifier un nombre croissant de métiers plutôt qu’en supprimer en tant que tel.
L’IA, un atout français
La recherche française est de tout premier plan, avec des entreprises et des startups dynamiques. Il s’agit d’un atout à encourager et à soutenir, comme le montre par exemple la présence grandissante de la « French tech » au CES de Las Vegas du début d’année.
Nous sommes dans une grande complexification de la société et l’IA doit augmenter notre intelligence et non la remplacer.