Nathan, promo 2015, responsable créatif au pôle innovation de La Poste
Nathan Scheire a un parcours atypique. Après avoir entamé des études de droit, il décide de se concentrer sur sa passion, les jeux vidéo, et d’en faire son métier.
Les jeux vidéo n’ont pas pour unique débouché la création ou le game design. Nathan en est l’exemple le plus révélateur. Témoignage.
L’IIM, une école multimédia polyvalente
Après mon Bac ES avec mention et sur pression familiale, je me suis orienté vers une faculté de droit car c’était selon l’opinion populaire un sûr moyen de « réussir sa vie »… Rapidement je me suis rendu compte que ce n’était pas un univers dans lequel je m’épanouirai. Je voulais participer à la construction du monde, je voulais un métier qui me passionne. Je me suis donc tourné vers les métiers du jeu vidéo car adorant les jeux qu’ils soient vidéo ou non, depuis l’enfance, je pressentais que c’était le bon choix pour moi.
Je me suis donc penché attentivement sur les différentes écoles et leurs domaines de compétences et suis arrivé à la conclusion suivante :
Il me fallait un diplôme qui validerait des compétences difficiles à développer autrement (chef de projet) et consacrer mon temps libre à l’apprentissage et l’acquisition de connaissances relatives à la partie technique (Game design, logiciels etc..), en lançant des projets avec des personnes motivées.
Tout cela dans l’objectif d’obtenir un profil polyvalent avant de me lancer sur le marché du travail.
Une spécialisation en jeux vidéo
J’ai choisi la spécialisation Jeux-vidéo au sein de l’IIM. Ce choix fut motivé par une forte croyance dans une croissance exponentielle du marché vidéo-ludique qui permettrait certainement de trouver un emploi (si l’on s’en donnait les moyens) et surtout je possédais une formidable motivation à travailler sur un sujet qui me passionnait, que cela soit dans sa conception ou bien sa réalisation.
De plus, je pense que produire un jeu vidéo est l’une des expériences qui nécessite le plus de connaissances parmi les différents secteurs du numérique. Pour produire un jeu vidéo AAA aujourd’hui, vous faites appel à des compétences en game design, développement, design, graphisme, testeur QA et j’en passe. Cela nécessite donc d’avoir des bases dans chaque domaine et représente un vrai challenge.
Une insertion professionnelle réussie dans le Design Thinking
Aujourd’hui je suis responsable créatif pour le pôle innovation DSCC/DSI du groupe La Poste. Ce pôle regroupe une trentaine de personnes et a pour objectif de répondre à toute problématique d’innovation de nos clients (interne et externe) et ce, en 3 mois. Nos services passent du conseil en stratégie d’innovation au prototypage et tests terrain.
Au sein des équipes, ma fonction est double. J’ai pour mission d’améliorer en permanence une démarche interne de Design Thinking en y intégrant des techniques de créativité, de gamification en plus d’y former mes collaborateurs.
Dans la majeure partie de mon temps de travail je reste opérationnel sur plusieurs projets d’innovation (Intelligence artificielle, IOT, nouveaux produits, banque, conseils en stratégie etc..) en concevant et animant les séances d’intelligence collective permettant d’aboutir aux objectifs de nos clients.
L’IIM, un véritable atout dans l’épanouissement professionnel
Je n’aurais jamais imaginé faire cela à la suite de mes études. Tout s’est joué lors d’un salon des métiers où je me suis retrouvé par hasard en face d’un recruteur de la Poste sans autre indication que le nom de l’entreprise. Il m’a alors demandé « – Que pensez-vous de l’avenir de la poste ? » Alors je lui ai parlé de la mort du courrier, de la réalité augmentée (mon sujet de prédilection) et d’une future économie des biens physiques révolutionnée par l’essor domestique de l’imprimante 3D. Je tiens d’ailleurs à remercier ce recruteur, Leticia Calaci, dans ces quelques lignes.
L’IIM a été un véritable atout dans mon emploi car la formation m’a permis de posséder un bagage technique utile voire essentiel au sein de l’entreprise. Je suis capable d’utiliser les logiciels de la suite adobe pour épauler un graphiste, de comprendre et échanger avec des développeurs sur des langages de programmations « Haut », d’organiser un planning de production et des réunions clients comme tout bon chef de projets qui se respecte.
Cela m’a donc permis de compléter mon profil « Game designer/ créatif » que je ne cesse de développer en parallèle.
Je retiens de mes années IIM des rencontres avec des intervenants formidables et la conviction qu’un cursus scolaire ne représente que 60% du travail pendant nos études. Si l’on veut être performant il faut aller chercher les 40% autres soi-même avec curiosité et passion.
Je ne suis qu’au début de ma carrière, les conseils que je pourrais donner aux futures promotions de l’IIM sont donc à mettre en rapport avec ma jeune expérience. Je dirais toutefois qu’il y a aujourd’hui 3 clés de réussite.
Le relationnel ! Développez votre réseau ! Que cela soit au travers de game jam, meet up. Sortez découvrir le monde ! Pour qu’il vous découvre en retour. Soyez multi-compétent ! Aujourd’hui il faut impérativement posséder plusieurs domaines de compétences. Trouvez-en un qui vous motive et possède une synergie avec votre objectif final. Donc les passionnés de game design… il est temps de s’intéresser au code !
Et enfin, soyez proactif ! J’ai le sentiment qu’aujourd’hui ce n’est pas le plus doué ou le plus intelligent qui réussit, c’est surtout celui qui ne se décourage jamais et ne cesse d’essayer. Lancez des projets perso ! Et gardez à l’esprit qu’un échec n’est qu’un pas de plus vers votre prochaine réussite.
A propos du Design Thinking
Le Design Thinking est une approche de l’innovation et de son management qui se situe entre l’analyse et l’intuition. Cette conception est basée sur une approche de créativité conjointe impliquant aussi bien les initiateurs de projets que les retours utilisateurs.