Pierre Friquet, intervenant à l’IIM, selectionné au Sundance film festival pour son projet d’expérience VR sous-marine, SPACED OUT
Le Sundance film festival est l’un des plus gros event cinéma au monde, et le premier de ce gabarit à avoir sélectionné des expériences en réalité augmentée avec leur programme New Frontier. SPACE OUT, le projet en VR de Pierre Friquet, intervenant IIM, a été acclamé par la presse.
Pierre commence ses études de réalisation et d’image à la prestigieuse école indienne, la Film & Television Institude of India. Là, il réalise plus d’une dizaine de court-métrages et gagne une formidable expérience personnelle. Actuellement, il se définit comme un créateur indépendant d’expériences immersives, à mi-chemin entre game designer et réalisateur. Il créé des œuvres ou des commandes en AR et VR, et accompagne même des réalisateurs de cinéma qui souhaitent se lancer dans la VR.
Il intervient régulièrement à l’IIM pour enseigner la VR et l’AR aux étudiants, dans le mastère IUXD de l’axe Création & Design.
SPACED OUT, un voyage sur la Lune en VR tout en gardant la tête sous l’eau
Mon collaborateur de longue date, Ando Shah, ingénieur et inventeur de génie, a co-fondé la start-up Ballast Technologies, basée à la Silicon Valley. C’est un vieux rêve pour lui de travailler à la fois dans la tech et la mer. Il m’en avait parlé en 2017, et quand il a mis en route son projet de création de compagnie, j’ai donc développé plusieurs idées de projet.
J’ai toujours été fasciné par la lune, comme symbole multi-forme et référent mythologique. Quand il a été question de créer le premier casque VR étanche au monde, j’ai pensé qu’il était intéressant de suivre les premiers pas sur lune, afin d’identifier le fond et la forme, et ainsi amener les utilisateurs dans une trajectoire émotionnelle autour de l’exploration. C’est comme ça qu’est né SPACED OUT.
SPACED OUT explore le thème de la découverte, et de ce que l’on ressent quand on expérimente quelque chose pour la première fois. L’expérience de 9 minutes, qui utilise un casque VR étanche, est un voyage de la Terre à la Lune, suivant le parcours des premiers pas de l’Homme sur notre satellite, avec l’utilisation d’extraits audio des archives d’Apollo 11. Les visuels sont un mash-up de différentes représentations poétiques de la Lune, dont un hommage au Voyage vers la Lune de George Méliès, le premier film de science-fiction de 1902.
L’utilisateur est suspendu par une ceinture dans une piscine, et peut se déplacer dans cet environnement virtuel cosmique tout en nageant dans le monde réel. C’est une des premières expériences de réalité virtuelle sous-marine. La sensation d’être en apesanteur est incroyable.
Pour l’historienne de l’art digital suisse Valérie Félix, SPACED OUT parle de « la Lune qui a réveillé dans notre civilisation nombres d’histoires et de contes, devenant une source inépuisable d’histoires pour les écrivains, les conteurs, les chamans, les scientifiques, etc. où le regard humain continuait à construire une image de cet astre aux milles secrets. »
Transversalité et soft skills : des valeurs chères à Pierre et à l’IIM
J’interviens souvent pour enseigner la VR et l’AR à l’IIM au sein de l’axe Création & Design, mastère IUXD, où j’ai donné plus d’une dizaine de cours. J’essaye toujours d’insuffler qu’on peut à la fois vivre de ses rêves et gagner sa vie avec sa passion. Je parle de mon parcours artistique dans les nouvelles technologies et l’innovation de pointe. Selon moi, il est important d’explorer un medium comme la VR et ainsi apprendre des nouvelles aptitudes dans le but de se faire démarquer après le fin du cursus IIM.
En effet, il est certes intéressant de travailler dans l’écosystème des applications et sites internets, mais se démarquer avec une expertise dans les nouveaux médias me semble pertinent dans le contexte d’un marché du travail concurrentiel.
L’esprit d’innovation et la curiosité de se confronter à différents corps de métier sont des valeurs IIM qui me parlent. J’apprécie la qualité du choix des intervenants qui viennent nombreux pour montrer aux étudiants différents aspects du digital. Je partage l’idée de développer ses soft skills et je trouve l’idée des semaines transverses et des activités interaxes vraiment astucieuse pour que les étudiants apprennent à travailler avec les autres et développer leur empathie et leur patience. Travailler est une aventure humaine, donc étudier aussi.
Le conseil que je pourrais donner aux étudiants de l’IIM, ça serait d’échouer rapidement pour apprendre. Dans le design, il faut se débarrasser des idées reçues et préconçues. Je conseille toujours d’apprendre de ses échecs et de prendre des risques dans ses choix professionnels. Le digital est comme une utopie qui permet de rêver de nouvelles possibilités dans l’imaginaire mais aussi dans l’amélioration dans la vie quotidienne.
Intéressé(e)s par le digital ? Retrouvez tous les axes métiers sur le site de l’IIM, Grande École du Digital.