Stickers et Emojis : la nouvelle folie publicitaire des marques !
Émoticônes, Stickers et Emojis ont pris une place importante dans les discussions : les entrepreneurs l’ont bien compris et se lancent dans un nouveau marché juteux.
Que ce soit par SMS, en discussion instantanée sur Facebook ou avec des réseaux spécialisés comme Whatsapp ou Line, les emojis ont fait leur entrée et sont un moyen de communiquer à part entière, aujourd’hui récupéré par les marques. Au départ, pourtant, ce n’est pas l’utilisation qui leur était réservée.
Les minions, rois des stickers Facebook
Emojis, d’où viennent-ils ?
Les premiers émoticônes sont actuellement toujours d’actualité, puisque ce sont ceux qui utilisent uniquement la ponctuation pour exprimer des sentiments « 🙂 ». Mais, en 1998, dans un premier temps pour se démarquer de ses concurrents, le fabriquant de téléphonie Japonais DoCoMo par le biais d’un de ses employés, Shigetaka Kurita, crée le premier set d’émoticônes « comme on les connaît ».
Docomo, créateur de l’émoticône.
DoCoMo est parti d’un constat simple : se comprendre par messagerie est compliqué, on ne peut pas réellement transmettre d’émotions. L’entreprise souhaitait donc y remédier pour faciliter la compréhension entre ses utilisateurs. Ils ont alors créé un premier clavier constitué de 176 émoticônes de 12x12px seulement. Leur création était donc plutôt contraignante et le design restait très basique : bouches et yeux carrés … Shigetaka Kurita n’était d’ailleurs pas graphiste, mais commercial !
L’évolution des emojis depuis 1998
Depuis 1998, on peut dire qu’ils ont grandement évolués, développés par différentes entreprises. Si c’était surtout les adolescents japonais qui les plébiscitaient, les Emojis ont connu une généralisation à partir de 2011 quand ils ont commencé à envahir l’occident lors de leur apparition sur Iphone.
Plus qu’un loisir, un Business
Trois éléments se combinent en 2011 :
– L’essor de l’utilisation des messageries instantanées et application de discussion
– L’essor de l’utilisation des émoticônes
– Une impasse publicitaire au niveau du digital : on ne peut s’infiltrer dans les discussions sans paraître omniprésent et intrusif.
Il fallait donc qu’ils trouvent un moyen de s’intégrer à ces discussions sans paraître intrusif : l’utilisation de bannières étaient donc prohibée. Les entrepreneurs l’ont aussi compris : il faut trouver un moyen légal, et pas trop intrusif pour rentrer directement dans les conversations des internautes.
La solution ? Rentabiliser les émoticônes. Les stickers sont le parfait outils de communication : désormais, ce sont les consommateurs qui s’envoient la marque !
On voit alors l’apparition des premières entreprises spécialisées dans la création et la vente de stickers, avec deux modèles de rentabilisation différents : l’achat de pack et le partenariat marque.
Facebook et son magasn de stickers
L’application de messagerie japonaise Line, lancée en 2011 réalise 20% de son chiffre d’affaire grâce à la vente de stickers. A l’intérieur de l’application on trouve un large catalogue de stickers à l’effigie de célébrité ou des derniers mangas populaires au Japon. Les utilisateurs de Line peuvent alors les acheter contre quelques dizaines de centimes pour les envoyer et les échanger avec leurs amis. Le succès des stickers fonctionne sur le principe de la collection : comme à l’école quand les enfants s’échangent les dernières cartes Pokémon. Il faut avoir les derniers stickers à la mode, c’est un effet de mimétisme addictif.
Line, application mobile
En Asie, les stickers font un carton car il est plus facile de communiquer avec des images vue la complexité des signes. Mais, pour assurer sa réussite en dehors des frontières japonaises, Line a su adapter son offre aux pays dans lesquels elle s’implantait en étudiant la population pour lui proposer les stickers adéquats. En Espagne par exemple, on retrouve entre autres des stickers à l’effigie du Real Madrid. En 2014, la vente de stickers a rapporté à Line près de 50 millions d’euros, ce qui représente tout de même 20% de son chiffre d’affaire.
Plus qu’une application c’est une entreprise qui s’est créée en 2011 et qui a fait des stickers un moyen de communication publicitaire. Swyft Media a été créé par deux entrepreneurs qui se sont rencontrés sur les bancs de la fac, et qui voulaient, au départ, juste pouvoir envoyer des stickers personnalisés à leurs amis. Au final, Swyft Media est aujourd’hui basée à New York et travaille avec de gros annonceurs, on en compte 300 actuellement. Ils proposent des packs payants à l’effigie des stars du moment comme la Reine des Neiges ou les Minions et reversent des droits aux détenteurs des licences. La société a récemment été rachetée 27 millions d’euros.
Stickers Swyft Media pour « Millers Lite »
Les français ne sont pas en reste, et c’est un ancien étudiant de l’IIM, Jonathan Levy-Bencheton et son associé David Bonapersona qui ont lancé leur entreprise Feeligo en même temps que Swyft Media. Feeligo met en relation les marques et les internautes en créant des stickers à leur effigie. Feeligo a notamment travaillé avec Duracell ou 20th Century Fox pour la sortie du film Rio 2. Ils proposent des packs gratuits sur les différents réseaux sociaux, sponsorisés directement par les marques. Les marques se retrouvent ainsi en plein cœur des discussions. Feeligo comptabilise à l’heure actuelle plus de 100 millions de stickers envoyés chaque mois, et 15,5 millions de visites sur les sites partenaires comme aufeminin.com.
Feeligo, entreprise française spécialisé dans les stickers
Une récente étude a d’ailleurs démontré que l’envie de consommer une marque augmentait de 15% grâce aux stickers.
Tout le monde veut son stickers
Certaines marques ou personnalités au vu de l’engouement décident de créer leurs propres stickers sans pour autant passer par un intermédiaire.
Vous pouvez désormais en téléchargeant l’application « EmotiKarl » envoyer à vos amis des émoticônes à l’effigie du célèbre créateur Karl Lagarfeld : sa tête, son chat, son gant, son parfum … Un moyen de toucher une cible d’utilisateurs plus jeune, mais surtout un nouveau booster d’égo : à quand le fessier de Kim Kardashian pour promouvoir la dernière saison de sa télé réalité ?
EmotiKarl
Moins surprenant, mais original, Mentos a lancé ses propres « Ementicons » dont la promotion a été faite à grand renfort de spot web complètement décalé !
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Moins surprenant, mais original, Mentos a lancé ses propres « Ementicons » dont la promotion a été faite à grand renfort de spot web complètement décalé !
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Le reportage du Tube (Canal+)
Informations mises à jour le 30 Juil 2021
