Yanal, Promo 2016, YouTubeur spécialisé en sculpting 3D de fanarts de personnages sur Blender
Après son parcours en Animation 3D à l’IIM, Yanal s’est lancé dans l’aventure YouTube pour vivre pleinement sa passion : créer des concept arts de personnages, le plus souvent en faisant du sculpting 3D sur Blender. Depuis la création de sa chaîne en 2016, le jeune YouTubeur a réussi à rassembler plus de 65 000 abonnés et a dépassé les 2,5 millions de vues.
« Quand j’ai commencé, peu de personnes faisaient du sculpting sur Blender, étant donné que ce n’est pas la spécificité de ce logiciel. J’ai voulu prouver qu’on pouvait aussi l’utiliser pour la création pure. C’était une énorme prise de risque qui s’est avérée payante car j’ai finalement réussi à trouver mon public. »
Le concept art de personnages sur Blender
My Hero Academia, Uraraka Ochako – Sculpting, Texturing.
Pour Yanal, le plus important est de faire ce qu’il aime. Autodidacte, il ne souhaitait pas travailler pour une entreprise, sachant qu’il ne pourrait pas laisser parler sa créativité à sa guise. Il s’est donc orienté vers YouTube.
« Au début, j’ai créé cette ma chaîne YanSculpts pour faire de ma passion une carrière. Au fur et à mesure, j’ai compris que mes œuvres pouvaient inspirer ou motiver les artistes, et je prends aujourd’hui ce facteur en compte quand je réalise une vidéo. Toucher les gens fait partie de mes motivations, c’est très gratifiant. »
Yanal diffuse en majorité des timelapses, c’est à dire des vidéos où il se filme en train de réaliser une sculpture 3D en accéléré.
« Je trouve les timelapses plus inspirants que les tutoriels », explique-t-il. « Suivre un tutoriel n’est pas le moyen le plus efficace d’apprendre, car on ne fait que suivre un procédé étape par étape. Ce format n’incite pas l’artiste à faire ses recherches, à expérimenter ou à trouver sa propre méthode.
Un timelapse permet en revanche de condenser 20 heures de travail en une vidéo de quelques minutes et de voir le workflow de l’artiste dans son intégralité. C’est plus inspirant, car cela prouve qu’en travaillant, tout est possible. Quand on sait comment regarder un timelapse, c’est beaucoup plus enrichissant qu’un tutoriel. »
Si Yanal a opté pour le sculpting de personnages en particulier, c’est pour le challenge que cet exercice représente. Pour lui, les premières étapes du sculpting sont toujours les plus difficiles, mais à force de travail, il les exécute maintenant avec plus de facilité.
« Selon moi, tout le monde peut atteindre un bon niveau. Bien sûr, certaines personnes sont plus talentueuses que d’autres à la naissance, mais en travaillant de manière intelligente et en trouvant une forme d’apprentissage adaptée à ses propres besoin, n’importe qui peut réaliser des choses exceptionnelles. Quand j’ai commencé sur Youtube, je n’étais pas aussi performant que maintenant. C’est parce que je m’exerce tous les jours, toute la journée que j’ai aujourd’hui ce niveau. »
Yanal a d’ailleurs voulu prouver sa théorie en se mettant au dessin en 2017, alors qu’il n’avait jamais vraiment pratiqué cet art. En s’imposant un rythme d’entraînement très soutenu, il a réussi à acquérir un niveau solide.
« Sans le dessin, le sculpteur 3D est limité dans sa création. J’ai remarqué que les dessinateurs créent souvent des personnages plus intéressants. Le dessin se pratique plus rapidement que le sculpting. L’artiste progresse donc plus vite, et il retient mieux les règles apprises. »
Yanal ne diffuse pas de timelapses de ses dessins sur sa chaîne, il veut garder le focus sur le sculpting 3D. En revanche, il en poste quelques uns sur son Twitter et son Instagram.
« C’est l’IIM qui m’a fait réaliser que j’aimais le concept art », ajoute-t-il. « Au début, je ne savais pas vers quelles études m’orienter et j’ai d’abord postulé à l’ESILV, l’école d’ingénieurs du même Pôle Universitaire que l’IIM. Puis j’ai été attiré par cette dernière et le grand nombre de formations différentes qu’elle propose. Je me suis dit que j’avais plus de chances d’y trouver mon bonheur. »
K/DA Akali : trois vidéos pour sculpter et texturiser un personnage en 3D
K/DA AKALI – Part 1 – Blender 3D Timelapse
C’est après avoir vu le clip vidéo K/DA Popstars réalisé à l’occasion du championship de League of Legends que Yanal décide de s’engager dans une série de trois vidéos timelapse, dans lesquelles il réalise un fanart de cette version du personnage d’Akali.
La première partie, postée le 15 novembre 2018, montre le sculpting d’Akali sur Blender 2.8. La deuxième partie est consacrée au texturing, et dans la troisième, Yanal réalise la version néon du personnage comme vue dans le clip musical.
« De tous les personnages du clip, Akali me semble la plus intéressante, » explique Yanal. « J’aime son concept design, son look un peu streetwear, son attitude et la scène de rap. Tout le monde a été ébloui par sa version néon. »
Ce personnage est le plus complexe que le jeune YouTubeur ait eu à sculpter. Cependant, la première partie ne lui a pas semblé très difficile, car il pratique le sculpting tous les jours.
« Les parties 2 et 3 sont très différentes de ce que je fais d’habitude. J’appréhendais un petit peu la difficulté, mais finalement, j’ai vite trouvé mes repères. »
Créer une chaîne YouTube, une autre façon de voir le freelance
Pour les jeunes diplômés comme Yanal qui souhaitent se mettre à leur compte, s’engager sur Youtube peut être une bonne option.
« Il faut bien comprendre le fonctionnement de YouTube », prévient-il. « Analyser la concurrence et adapter son style de vidéo pour ne pas reproduire ce qui a été déjà fait et répondre aux besoin des utilisateurs. Il ne faut rien faire sans réfléchir, que ce soit avant ou après la création de la chaîne. »
Commencer l’aventure YouTube demande des sacrifices. Il faut s’attendre à énormément de travail et à repenser son emploi du temps.
L’argent ne doit donc pas être un moteur : il est impossible d’être monétisé avant de passer le seuil des 1 000 abonnés, et même dans ce cas là, un débutant gagnera moins d’un euro par vue, sans compter le risque de démonétisation dans le cas de l’utilisation d’un contenu non libre de droit. Mais avec le temps et du travail, il est possible de gagner sa vie grâce à YouTube.
Yanal déconseille de réaliser des vidéos qui ne correspondent pas à ce que l’on veut vraiment faire dans le seul but de faire des vues, car on risque d’attirer les mauvais sponsors ou les mauvais spectateurs et de s’enfermer dans un cercle vicieux.
« Il faut aussi savoir aller au delà de Youtube pour être rémunéré », annonce-t-il. « Les sites de crowdfunding comme Patreon ou Tipeee, devenir Amazon Associate… mais ce que je fais le plus souvent, c’est proposer à mes abonnés d’approfondir leurs connaissances en allant sur ma page Gumroad, où je poste des tutoriels payants en plus de ceux gratuits sur ma chaîne. »
Gérer une chaîne YouTube peut donc être une expérience très gratifiante pour les artistes autodidactes et autonomes. Cependant, cela demande un travail colossal, beaucoup de patience, d’abnégation, de détermination, mais surtout, l’envie de vivre de sa passion.
Intéressé(e) par le sculpting 3D ? Retrouvez toutes les information de l’axe Animation 3D sur le site de l’IIM.
Informations mises à jour le 29 Août 2019